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Le garde champêtre était un personnage important dans le contexte rural de l'époque, il était désigné par un arrêté municipal. Vers 1820 c'était le sieur Delécolle qui exerçait la fonction mais le 18 décembre 1828, il est révoqué car " impropre et inexacte dans l'exercice de sa fonction ". IL est remplacé par Joseph Cellier, celui-ci sera, à son tour, révoqué le 28 décembre 1829 pour la raison suivante : " impropre à la fonction car n'a fait aucun procès verbal depuis son installation, laissant la délinquance libre. " (sic) son remplaçant est Célestin Houbron. (Gages de 250 francs par an).


Autre personnage important dans ce 19éme siècle le meunier, en 1836 il se nommait Théodore Pontreuè et eut pour successeur Sébastien Domont. Le moulin à vent se situait sur les hauteurs de Bertangles, chemin de Montonvillers, le dernier meunier exercera sa noble fonction jusqu'à son décès et n'aura pas de successeur son moulin et sa maison attenante seront démolis en 1877.

Les premières années de ce siècle sont marquées d'une part par la nouvelle organisation de la gestion municipale qui remplace l'éphémère municipalité cantonale, et d'autre part par le retour des coutumes et pratiques religieuses sous le ministère d'un nouveau curé, l'abbé Bellegueule, ancien émigré qui fit soumission au Consulat. Avec ce nouveau régime politique, la commune est donc rétablie dans ses fonctions avec un Conseil Municipal et un Maire nommés par le pouvoir central. Pour Bertangles, on retrouve les principaux cultivateurs qui s'étaient distingués pendant la période révolutionnaire : Louis Carette, Jean-Baptiste Tavernier, Louis Moignet, Noël Lenglet, Jean-Baptiste Carette. C'est Louis Carette qui est nommé maire et Noël Lenglet, adjoint. Dans ce nouveau contexte politique la famille Clermont-Tonnerre resta à l'écart des affaires locales jusqu'à la Restauration en 1814.
-Le 13 Ventôse de l'an 10 (1802), le Préfet de la Somme autorise, à la demande du Maire de Bertangles, les sieurs Jean-Baptiste Tavernier dit " jambon " et son fils Auguste au port d'armes pour la destruction de fouines et belettes, animaux très nuisibles.
- Le 11 avril 1807, le conseil municipal nomme au poste de garde champêtre le sieur Jacquet - Harent aux gages annuels de 150 francs.
- Le 13 octobre 1810, M. Quinette, préfet de la Somme autorise par lettre le maire M. Carette à vendre les fruits des arbres fruitiers du cimetière au profit de la commune et lui donne également l'autorisation de céder un buis du cimetière qui n'a plus d'utilité. (sic)
- Le 12 janvier 1819, Mr le Comte de Clermont-Tonnerre écrit à Mr le Comte d'Allonville préfet de la Somme pour faire admettre un enfant de 6 ans Joseph, Nicolas Rambour aux Enfants trouvés et abandonnés de l'Hôpital général d'Amiens, ses parents étant décédés.
- En 1813 Louis Moignet remplace Louis Carette en tant que maire de Bertangles.

En 1808, les revenus fonciers de la commune se montent à 15.780 francs or dont 8018 francs pour la famille Clermont-Tonnerre. Il y avait au total 223 contribuables pour 428 habitants sur le rôle des impôts de la commune. Sous l'ancien régime, le Chapitre d'Amiens possédait des terres à Bertangles, celles-ci ont été confisquées en tant que biens du clergé et vendues aux trois commerçants amiénois cités ci-dessus. (source : rôle des impôts fonciers de 1808 à 1892).
En 1814 sous la Restauration on voit le retour du Comte Amédée Marie à la tête de la Mairie de Bertangles, où il restera jusqu'en 1817, date à laquelle des fonctions nationales le tiendront éloigné de la commune. Il est remplacé en tant que maire par Jean-Baptiste CARETTE qui restera 20 ans à la tête de la commune jusqu'en 1837.

Pour la population rurale ces recherches apportèrent un gros progrès dans sa condition matérielle, en supprimant les calamités frumentaires qui occasionnaient des disettes catastrophiques pour les plus pauvres. Bien sur à Bertangles, il n'y avait pas encore de gros propriétaires fonciers exploitant leurs propres terres, mais les cultivateurs les plus aisés (une douzaine environ) avait une vie moins pénible qu'au siècle précédent, possédaient quelques ares de terre et exploitaient en fermage les terres du château. Les manouvriers avaient pour la plupart une double activité, dans l'agriculture d'une part comme salariés des cultivateurs et dans l'industrie textile comme coupeurs de velours et sayetteurs. Au milieu du siècle, il y avait une soixante d'habitants qui déclaraient exercer cette double profession.


Si cette catégorie sociale était mieux nourrie qu'au siècle précèdent, elle restait fort mal logée dans des masures au sol en terre battue, pièces exiguës et humides, peu de chauffage seulement dans la cheminée de la pièce commune, absence totale d'installations sanitaires, pas d'électricité ni eau courante. Inutile de dire que dans ces conditions, les soins d'hygiène étaient plus que sommaires.


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Le Comte fit partie de la garde nationale à cheval de Paris, puis major de cavalerie et sous-lieutenant dans la compagnie des mousquetaires du Roi. Il devint lieutenant colonel de la légion de la Somme puis de l'Ile-et-Vilaine. En 1820, il entra dans le corps royal d'état major et fut commandant en second et directeur des études à l'école spéciale d'application du corps royal d'état major, et obtint le grade de colonel en 1825.En récompense de ses services il fut chevalier de l'ordre de Malte, officier de la Légion d'Honneur et en 1829, le roi CHARLES X érigea la terre de Bertangles en Marquisat.


En 1830 après l'abdication de Charles X, le Marquis Amédée Marie renvoya ses épaulettes de colonel au nouveau ministre et abandonnant toute fonction officielle, il revint sur ses terres de Bertangles

En mai 1834, il est élu conseiller général du département. A cette époque, il vit au château avec son épouse Françoise Henriette, Marie-Louise de Vassinhac d'Imécourt et huit de leurs enfants dont l'ainè né en 1807, Amédée, Charles, Ferdinand, marié à Virginie de Wignacourt, ils ont une petite fille Louise qui a un an. La fille aînée du Marquis, Philippine née en 1810, vit également au château avec son mari Gustave de Betz, ainsi que 4 fils célibataires de 25, 21, 15 et 10 ans et 2 filles âgées de 18 et 11 ans.
Amédée Marie était un érudit et avait étudié les langues orientales, il fit partie des interprètes qui participèrent à l'expédition d'Alger en 1830 car il parlait couramment la langue arabe. Il fut avec son gendre Gustave de Betz un des fondateurs de la Société des Antiquaires de Picardie et de la Société des Amis des Arts en 1836 et 1837. En tant que propriétaire terrien, il fut président du Comice agricole d'Amiens et s'intéressa beaucoup aux progrès de l'agriculture et aux expériences agronomiques, favorisant l'amélioration des rendements agricoles. Il fut conseiller général jusqu'en 1855.

Le Marquis

de Clermont Tonnerre

Sans marquer une opposition déclarée au nouveau régime impérial, Le comte de Clermont-Tonnerre garde une certaine réserve et reste à l'écart des responsabilités politiques. A cette époque vivaient au château, Charles- Louis -Nicolas de Clermont-Tonnerre et son épouse Victoire, Césarine d'Estournel leur fils Amédée, Marie né en 1781 et son épouse depuis 1804, Marie-Louise de Vassinhac d'Imecourt (alliée à la famille de Chauvelin) avec leurs 10 enfants qui ont comme précepteur l'Abbé Bicheron venu du diocèse de Soissons et qui assure leur éducation scolaire et religieuse.
La tante d'Amédée- Marie, Louise, Thérèse, Anastasie de Clermont-Tonnerre qui avait pris le voile avant la Révolution, réorganise après la tourmente, le couvent des Ursulines d'Amiens, en rachète les bâtiments sur ses deniers personnes et en devient la Supérieure jusqu'à sa mort en 1827.


La conduite modérée le la famille seigneuriale et sa présence au château pendant les 10 années troublées de 1789 à 1799, lui a valu de conserver l'intégralité de ses terres et en ce début du 19éme siècle elle possède 798 des 877 hectares du territoire de Bertangles. Les autres plus importants propriétaires de la commune sont : l'Hôtel-Dieu d'Amiens, Riebour, Isidore de Bonne, Constant Herent tous 3 d'Amiens et la Veuve Louis Marconville de Montonvillers. Les cultivateurs qui possèdent quelques ares de terres à Bertangles sont : Noël Lenglet, Joseph Gaudefroy, Jean-Baptiste Deparis, Marie Rambourg, Joseph et Antoine Delatte, Jean-François et Pierre Cavillon, Henri Deflesselle, Jean-Louis Carette, François et Louis Rambourg, Adrien Hericourt.

La plupart des autres habitants ne sont possesseurs que de leur maison entourée d'un petit jardin.

La population bertangloise

En 1833, le clocher de l'église qui avait perdu ses cloches fondues en 1792 pour être transformées en canon, retrouve sa plus grosse cloche offerte par le Marquis Amédée, Marie. Bénite par l'Abbé Gonse en présence de Jean Baptiste Carette maire. La seconde et plus petite retrouve sa place en 1837. (se reporter à la rubrique " ÉGLISE ".)

Au Château :

En 1851, 40 personnes vivent au château dont 15 membres de la famille Clermont-Tonnerre et 25 domestiques (valets, servantes, cuisinière, femmes de chambre, cochers et précepteur). Il y avait également un chapelain, l'Abbé Antoine Voiturier qui assurait l'éducation religieuse des enfants, ainsi qu'une institutrice allemande, Jenny Schlütter.
Les membres de la famille qui habitaient au château étaient, le Marquis Amédée Marie, son épouse et leur dernier fils célibataire Gédéon âgé de 25 ans. Puis le fils ainè Amédée, Charles, Ferdinand maire de Bertangles depuis 1837 et son épouse Virginie, leurs 3 filles, Louise (16 ans), Marie (13 ans) Berthe (10 ans) et leur fils Adrien, Marie Amédée (11 ans). Les gendres et leurs épouses vivent également au château : Gustave de Betz mari de Philippine, Auguste de Landreville veuf et sa fille Valentine (1 an), Gaston de Gestas veuf et sa fille Thérèse (3 ans).

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Au début du Second Empire en 1852, pour en célébrer la proclamation de ce nouveau régime, une distribution de pain à titre de secours aux indigents est organisée dans la commune le 23 décembre, une somme de 30 francs est prélevée à cet effet sur le fond libre municipal sans affectation spéciale.

La 1ère école :

Dans les premières années de ce 19éme siècle, il n'y eut pas d'école publique à Bertangles même, car une loi du Directoire avait prévu la création d'une école pour 1000 habitants à l'échelon du canton et la commune était regroupée avec Poulainville et Coisy. L'école était installée à Coisy, dans l'ancien presbytère ; l'instituteur désigné par un " Jury d'instruction " qui siégeait à Amiens, était Basile DARQUET.Les écoliers de Bertangles devaient couvrir à pied les 2 petits kilomètres qui les séparaient de leur école, mais ils n'étaient pas nombreux car l'assiduité était faible les parents préférant conservaient leurs garçons pour les travaux de la ferme. L'enseignement primaire qui avait été, quelques temps, gratuit et obligatoire vers 1792-1795 perdit par la suite ce caractère et la loi n'obligeait plus les parents à envoyer leurs enfants à l'école.


Voir aussi la rubrique ÉCOLE

L’école de fille :

La première école pour les filles qui fut créée dans la commun était privée. Elle ouvrit ses portes en septembre 1840, c'était une annexe de la Sainte Famille d'Amiens, organisée sous l'initiative du maire, le Marquis de Clermont Tonnerre qui en assurait la charge financière et donnait la maison à titre gratuit. Cette école assurait aux filles une instruction de basse complétée par la formation aux tâches ménagères : couture, cuisine etc… elle était confiée à une religieuse la Sœur Marie-Madeleine qui recevait une allocation de 300 francs par an et le Marquis offrait le bois destiné au chauffage de cette école. Celle-ci fonctionnera jusqu'en 1903.

1ère école à Bertangles :

C'est seulement vers 1823 après le décès de Basile Darquet, que la première école publique fut ouverte à Bertangles. Le premier instituteur fut Georges Crampon qui exerça son métier de 1823 jusqu'en juillet 1868 date de sa retraite. Il était en même temps secrétaire de la mairie, était né en 1800. Cette école était exclusivement une école de garçons.
Ses successeurs à ce poste au cours du 19éme siècle furent
De 1868 à 1871 Cyprien François Cauet.
De 1871 à 1874 Joseph Goret.
De 1874 à 1892 Charles Beaujois (démissionne en 1892)
De 1892 à 1908 Celestin Antoine Cauet (décédé en 1908)



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Bertangles eut l'honneur d'avoir 2 conseillers généraux au cours du 19éme siècle :
De 1834 à 1855 le Marquis Amédée Marie de Clermont-Tonnerre.
De 1855 à 1874 son fils Amédée Charles Ferdinand

qui furent tous 2 également maire de la commune.


Les maires du 19ème siècle :

En 1800 (an XIII) Adrien Louis Carette.
En 1813 Louis Moignet.
De 1814 à 1817 Amédée Marie de Clermont Tonnerre.
De 1817 à 1837 Jean-Baptiste Carette.
De 1837 à 1874 Amédée Charles Ferdinand de Clermont Tonnerre.
De 1874 à 1912 Adrien Marie Amédée de Clermont Tonnerre.


Au mois de juin 1881, le Conseil Municipal suggère le déplacement du cimetière qui entourait l'église que les nouvelles règles d'hygiène imposaient. Ce transfert fut effectif le 30 mai 1885 sur un terrain de 42 ares 37 offert par la famille Clermont Tonnerre rue Haute (actuelle rue du Moulin). Le coût d'aménagement du cimetière revint à 1300 francs pour la commune.

Un homme marqua particulièrement l'histoire de Bertangles de 1814 à 1872, il s'agit de l'Abbé Antoine, Firmin Voiturier qui fut le précepteur des enfants Clermont-Tonnerre, mais qui fit beaucoup de bien dans la commune car " il nourrit et vêtit les pauvres de la paroisse de Bertangles " comme cela est écrit sur la plaque commémorative qui se trouve dans l'église. A sa mort il légua à la " Fabrique " c'est dire la paroisse, l'ensemble de ses biens dont sa maison rue du château. Celle-ci était occupée par madame veuve Poutrel qui jouissait d'un usufruit jusqu'à son décès en 1885. En 1886 cette demeure remplace le presbytère qui était en très mauvais état, celui-ci est laissé à la commune qui le cédera en 1886 pour 1885 francs (acte du 29 mai 1886).Son nouveau propriétaire le fera démolir en 1891.
C'est ainsi que la maison de l'Abbé Voiturier devint le presbytère jusqu'au dernier curé en 1937. Mais ce prêtre ne fut jamais curé de Bertangles.


La Fabrique et les curés :

De 1800 à 1820 François Bellegueule.
De 1820 à 1829 pas de curé.
De 1829 à 1883 Paul Gonse
De 1883 à 1890 Isaïe Farcy.
De 1891 à 1896 Gustave Roger.
De 1896 à 1899 Alphonse Perin
En 1899 Abbé Mache.
En 1882, la fabrique (la paroisse) possédait en plus du presbytère :
21 ares de terre à la Sablonniére.
et 21 ares chemin de Rainneville à Villers-Bocage.
Le président de la fabrique était alors Constant Crampon


La gare de Bertangles


Depuis 1877 et l'inauguration de la ligne de chemin de fer secondaire Amiens (gare Saint Roch) à Canaples, la commune de Bertangles était reliée au chef lieu du département par voie ferrée et la gare, commune avec Poulainville, se trouvait à 1500 mètres du centre du village entre la route de Saint Sauveur et la rue d'Amiens. Il y eut un chef de gare en permanence jusqu'en 1938 date à laquelle la ligne perdit son trafic " voyageurs " et ne fut plus utilisée que pour le fret. La gare a totalement disparu.



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Les recensements de 1836, 1851 et 1881 permettent d'avoir une vue d'ensemble sur la population de la commune et les principales activités de ses habitants.
La population- en 1836 - 507 habitants. En 1851- 600 en 1878- 513 et en 1881-495.
Les cafés- en 1851 il y avait 5 débits de boissons à Bertangles et les tenanciers étaient :
Laurentine Lenglet-Gaudefroy, Jean-Baptiste Rambour, Achille Deparis, Noël Lenglet, Bruno Boidin
Les autres commerces
un charcutier- Joseph Delattre.
2 épiciers- Constant Forbras, Firmin Lenglet.
un meunier- Théodore Pontreué et ensuite Sebastien Domont.
2 cordonniers Antoine Gaudefroy, Joseph Deparis.
2 menuisiers- Antoine Cornet, Pascal Gaudefroy.
2 maçons Jean-Baptiste Alerbe père et fils
Les autres activités mentionnées dans les recensements sont : coupeurs de velours, sayetteurs, couturières, fileuses, journaliers, cultivateurs, vachers, laitiers et toutes les fonctions des serviteurs du château : valets et femmes de chambre, cochers, commis, cuisinières etc…qui habitaient dans l'enceinte du château.
Il y avait aussi à Bertangles un messager c'était l'intermédiaire entre les fabricants textiles d'Amiens et les ouvriers locaux. C'est lui qui leur procurait le travail et percevait une rémunération pour ce service. Celui-ci se nommait Jean-Baptiste Tavernier.


Les patronymes courants au 19ème siècle


Alerbe- Bernard- Carette- Candillon- Cornet- Deflesselle- Delarue- Deparis- Delattre- Houbron- Cavillon- Gaudefroy- Lenglet- Rambour- Tavernier.