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Sous l'Ancien Régime, l'instruction des enfants était confiée à l'Eglise. Dans le registre de la paroisse conservé aux archives épiscopales, on trouve la liste des "magisters" qui furent en fonction à Bertangles de 1661 jusqu' à la Révolution.

Ces magisters étaient nommés par l'Evéché et exerçaient leur enseignement sous le contrôle du Curé. Ils avaient une fonction de chantre à l'église, ils servaient la messe et tenaient les registres paroissiaux. Leur tenue et leur conduite devaient être irréprochables sous peine de révocation. Ils aidaient le Curé dans l'éducation religieuse des enfants

Dans la constitution de 1791 les bases d'une instruction publique sont évoquées en ces termes " il sera créé et organisé une instruction publique commune à tous les citoyens, gratuite à l'égard des parties de l'enseignement indispensables pour tous les hommes ". L'Assemblée législative décide le 18 août 1792 " qu'aucune partie de l'enseignement public ne sera confié à aucune des maisons des ci-devant congrégation d'hommes et de femmes ". Un manque de moyens et la rareté des maîtres ont conduit ces lois à l'échec. Sous la Convention, une loi est adoptée le 19 décembre 1793 qui décide que l'enseignement primaire est gratuit et obligatoire pour tous les enfants de 6 à 8 ans. C'est également un vœu pieu car rien n'est fait pour mettre en place une structure qui répond à cette législation.

Avant de poursuivre l'historique de l'école publique de Bertangles, il est indispensable de parler le l'autre école, privée celle-la qui fonctionna de 1840 à 1903 et qui était destinée aux jeunes filles.
C'est sur l'initiative du Marquis Amédée, Ferdinand de Clermont-Tonnerre que cette école vit le jour en septembre 1840, fondée par une religieuse, Sœur Marie-Madeleine Blond, elle dépendait directement de la Congrégation de la Sainte Famille d'Amiens. La maison qui l'abrita pendant plus de 60 ans fut fournie par le Marquis. Celle-ci existe toujours, elle se trouve à l'angle de la rue de l'église et celle de la mairie (voir photo).
La création de cette école avait surtout pour but de donner une formation aux filles qui ne fréquentaient pas l'école publique ( non encore obligatoire).
L'enseignement était bien sûr celui de base : lecture, écriture, calcul mais il comprenait en plus une formation de future maîtresse de maison : couture, cuisine, entretien de la maison et soin des enfants.
Le mobilier scolaire, le traitement de la religieuse (300 francs par an) le chauffage en hiver étaient payés également par le Marquis. En 1840 celui-ci fournit une demi-corde de bois, 100 fagots et une pile de tourbe pour le chauffage de l'école. Le nombre des filles qui furent inscrites dans cette institution alla de 21 à 54 élèves c'est à dire beaucoup plus que de garçons à l'école publique avant qu'elle soit obligatoire. Toutefois l'effectif moyen fut de l'ordre de 30 élèves, il n'y avait qu'une seule religieuse enseignante et responsable de l'établissement. En voici la liste de 1840 à 1903 :
1840 à 1856 Sœur Marie Madeleine Blond.
1856 à 1860 Sœur Elise Balmetz.
1860 à 1880 Sœur Marie Christine Moufflet.
1880 à 1884 Sœur Firmine Montreuil.
1884 à 1888 Sœur Artémise Lesigne.
1888 à 1893 Sœur Anna Marie Poix.
1893 à 1896 Sœur Benoît Marie Joly.
1896 à 1898 Sœur Joseph Désiré Poix.
1898 à 1903 Sœur François d'Assise Delaporte.

C'est ainsi qu'en 63 ans des dizaines de petites Bertangloises apprirent les éléments du savoir et de la morale nécessaires à la bonne marche de leur vie d'épouse, de mère et de bonne chrétienne.

A partir du mois de novembre 1886 et pour répondre aux exigences de la loi du 30 octobre 1886 sur la laïcisation de l'école primaire, chaque année, une demande d'autorisation d'ouverture d'une école privée de filles devait être faite à l'Académie. Jusqu'en 1902, ces autorisations furent accordées.
Mais le 28 mars 1903, la Chambre des Députés fait rejeter toutes les demandes d'autorisation. Puis par une interprétation tendancieuse de la loi de 1901 sur les associations, le président du conseil Emile Combes décide d'interdire l'enseignement à tous les membres d'une congrégation religieuse même autorisée.

Cet état de choses fut fatal à l'école qui ne rouvrit pas à la rentrée d'octobre 1903. Ce fut une fermeture définitive.



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Cette situation scolaire devait durer jusqu'en 1823, date à laquelle la première école communale publique ouvrît ses portes à Bertangles. Le premier instituteur fut Georges CRAMPON qui exerça jusqu'à sa retraite en 1868. Le lieu de cette école n'est pas indiqué dans les archives départementales, sans doute une grange aménagée, prêtée par un cultivateur ou un local mis à disposition par le Marquis de CLERMONT TONNERRE maire de la commune, mais aucune certitude n'est possible. Le 27 janvier1836, monsieur Crampon avait demandé à monsieur le maire l'autorisation d'ouvrir, le soir, une classe d'adultes, ce qui fut accepté.

En 1838, il n'y avait que 10 garçons qui fréquentaient l'école à Bertangles et bien sur, aucune fille.

En 1859, 32 garçons étaient inscrits à l'école qui n'avait toujours pas de local bien adapté.


L’ ÉCOLE PUBLIQUE

Un rapport sur les écoles en exercice en date d'octobre 1794 indique qu'à Bertangles, il n'y a ni école ni instituteur officiellement reconnu. La loi du 17 novembre 1794 supprime d'ailleurs l'obligation scolaire et prévoit que les écoles seront regroupées de façon à en créer une pour 1000 habitants.


Le 3 mars 1795 (13 ventôse an III) le district d'Amiens organise l'enseignement primaire dans le canton de Villers-Bocage en établissant 4 écoles intercommunales.
Une école fut donc installée à
Coisy pour les 3 communes de Poulainville, Bertangles et Coisy, qui comptait chacune environ 350 habitants. (392 à Coisy, la plus peuplée à l'époque).


Dans le district d'Amiens, un " jury d'instruction " est chargé de choisir les instituteurs suivant leurs compétences et surtout leurs sentiments républicains. Ce fut Basile DARQUET qui a été choisi à Coisy. Les enfants de Bertangles avaient donc environ 2 kilomètres à faire à pied pour venir à leur école. Il va s'en dire que l'assiduité était très faible, d'autant plus que les parents devaient contribuer à la rémunération du maître et qu'ils préféraient garder leurs garçons pour les travaux de la ferme.


Au début du 20éme siècle, c'est Célestin, Antoine CAUET qui est en poste à l'école de Bertangles. Celle-ci est maintenant mixte car une salle de classe pour les filles a été aménagée dans une partie de l'école qui était restée à l'état de grange depuis la création de l'école de garçons en 1866.

Comme indiqué ci-dessus monsieur Cauet succomba de maladie en 1908 à l'age de 49 ans.
Son remplaçant fut Raymond VALENCOURT qui exerça son métier d'instituteur jusqu'en 1912.
Un différend avec le maire et le curé l'obligea à donner sa démission et à demander son changement à l'Inspection d'Académie. Il quitta donc Bertangles à la fin de l'année scolaire.
Le nom de son successeur n'a pu être trouvé dans les archives, celui-ci n'a du rester en poste que peu de temps car la guerre survint en août 1914 et c'est une dame qui est institutrice à la rentrée d'octobre, il s'agit de Madame CHAUVET que l'on retrouve à ce poste jusqu'en 1920.
A cette époque l'école n'avait qu'
une classe unique et de 1920 à 1937 on trouve 6 enseignants :

M. OBERT, Mlles ANDRE, PETIT, MEUNIER, ROHAUT et LOUETTE.
En 1937 : Mme Julienne DUCROCQ.
En 1941 : Madeleine SABINE.
de 1942 à 1947 : Mme Emilie HADJAROUSSI*
de 1947 à 1953 : Mme Martine LENGLET*

De 1954 à 1979 : 2 classes

En 1954 : Martine Lenglet* et Rosette Sueur

En 1955 : Martine Lenglet*, Françoise Boulanger Mme Toulotte,

Claudine Boidin, Nadége Ambron, Nicole Mouronval.

En 1963 : Martine Lenglet*, Liquette

De 1964 à 1974 : Martine Lenglet*, Yvette Legagneur

En 1975 : Martine Lenglet*, Jacqueline Gruet

De 1976 à 1979 : Jacqueline Gruet*, Hubert Dessaint

De 1980 à 1981 : 3 classes

En 1980 : Jacqueline Gruet*, Hubert Dessaint, Dominique Batty

En 1981 : Sylvie Forestier*, Sylvie Godfryd, Lilane Lourdel/Galland

De 1982 à 1996 : 4 classes

En 1982 : Sylvie Forestier*, Sylvie Godfryd, Liliane Galland, Francis Lemaire

En 1983 : Francis Lemaire*, Sylvie Godfryd, Liliane Galland/Douvillé, Jasmine Balzar

En 1984-85 : Francis Lemaire*, Sylvie Godfryd, Liliane Galland/Douvillé, Anne Odoux

En 1986 : Francis Lemaire*, Sylvie Godfryd, Liliane Galland/Douvillé, Pierre Dron

En 1987 : Francis Lemaire*, Sylvie Godfryd, Liliane Galland/Douvillé, Christophe Lapotre

En 1988 : Francis Lemaire*, Sylvie Godfryd, Josée Chiron, Pierre Dron

De 1989 à 1994 : Francis Lemaire*, Sylvie Godfryd, Anna Gourgechon, Marie-Louis Mangeot

En 1995-96 : Francis Lemaire*, Sylvie Godfryd, Anna Gourgechon, Françoise Blot

De 1997 à 2014 : 3 classes

De 1997 à 2003 : Francis Lemaire*, Sylvie Godfryd/Garbez, Anna Gourgechon

En 2003-04 : Francis Lemaire*, Nicolas Bouchez, Anna Gourgechon

En 2004-06 : Francis Lemaire*, Sylvie Garbez, Blandine Bouton

En 2006-08 : Blandine Bouton et Alexandra Danzel D’aumont*, Sylvie Garbez, Géraldine Antunes

De 2008 à 2019 : Alexandra Danzel D’aumont*, Géraldine Antunes, Vincent Neyens

De 2019 à Nos jours : 4 classes

De 2019 à 2020 : Alexandra Danzel D’aumont*, Géraldine Antunes, Vincent Neyens, Delphine Choquet.


Les Magisters de Bertangles



1661 Jean-Louis Paris
1678 Firmin Laigle
1705 Jean Quignon
1720 Jean-François Poiré
1729 Antoine Gaudefroy
1764 Louis Damerval
1769 Alexis Boyeldieu
1780 Pierre-Laurent Pourcelle
1783 Noel-Pierre Langlet


De 1795 à  1823 : Ecole à Coisy


En 1823 la première école à Bertangles.

Le premier bâtiment scolaire connu à Bertangles fut acquis en novembre 1866 avec l'accord de l'Académie. Cette maison existe toujours, elle est en face de la Mairie actuelle. Achetée 5.840 francs aux héritiers " Charton " après travaux d'aménagement, elle coûta à la commune un peu plus de 10.000 francs en juillet 1867 une subvention préfectorale de 1200 francs fut accordée. Cette école comprenait aussi le logement de l'instituteur, il n'y avait qu'une seule classe, elle était mentionnée comme " école des garçons ". Elle ouvrit à la rentée scolaire d'octobre 1867, la dernière année de présence de Georges Crampon.
Ses successeurs furent
de 1868 à 1871 Cyprien, François CAUET.
de 1871 à 1874 Joseph GORET
de 1874 à 1892 Charles BEAUJOIS.
Ce dernier qui arriva en poste après la défaite de 1871, avait une curieuse façon de pratiquer l'éducation physique des garçons. Il leur faisait faire des exercices militaires avec entraînement au fusil et à la baïonnette, en vue d'une revanche future. Son travail d'enseignant devait également être déficient car il lui occasionna, en 1882, un blâme de ses supérieurs et en 1892 son successeur fait un rapport à l'Académie pour signaler " que l'instruction des enfants est des plus sommaires et que ceux-ci travaillent machinalement sans but par routine. " En 1883, les parents des élèves sont convoqués par une commission scolaire afin de justifier les absences fréquentes de leurs enfants pendant les mois de mars, avril, mai et juin. Huit familles sont concernées et risquent des amendes, la 3éme République ayant, à nouveau, rendu l'école obligatoire. Ce non-respect de la loi étant occasionné par les travaux des champs, la commission accepte des dérogations et accorde des autorisations temporaires aux parents.
En 1884, un préau couvert fut construit, à cette occasion une subvention de 150 francs fut accordée par le département.
En 1892, Charles Beaujois demande un congé de santé à l'Administration et entre comme régisseur au service du Marquis dont il était déjà le secrétaire de mairie. Mais il ne donne pas plus de satisfaction dans cette nouvelle fonction qu'il n'en donnait dans celle d'enseignant. Il se met l'ensemble des serviteurs du château à dos et au bout de quelques mois il doit quitter son poste de régisseur. En février 1893, il désire revenir instituteur et en fait la demande à l'Académie, mais compte tenu que son travail n'avait pas était apprécié, il ne fut pas repris et quitta Bertangles.
Le successeur de Charles Beaujois fut Célestin, Antoine CAUET, c'était le premier enseignant de Bertangles qui possédait le brevet élémentaire, il avait de gros problèmes de santé et resta en poste jusqu'à sa mort en 1908 à 49 ans. A son arrivée, il avait constaté que le mobilier de l'école était des plus défectueux (tables anciennes et inconfortables) et le logement de fonction en mauvais état.
Un petit fait divers est à signaler pendant son activité : le 31 octobre 1900, Henri Tavernier coupeur de velours (Arrière grand père de Jean-Paul de Vendenheim) à Bertangles demande à l'Inspection académique l'autorisation de maintenir à l'école son fils Fulgence né le 5 septembre 1887, donc atteint par la limite d'âge scolaire, car il était trop jeune pour travailler. Autorisation accordée le 1-11-1900.
Après le décès de Monsieur Cauet, son remplaçant fut Raymond VALENCOURT. Celui-ci resta en poste jusqu'en 1912, date à laquelle un différend avec le maire et le curé l'a contraint à démissionner.



De 1840 à 1903 : Ecole de la Sainte Famille